🏮 Éclaire ma lanterne: 3 techniques du védanta
Oṃ !
L’étude du védanta est un cheminement propre à chaque individu. Nous utilisons trois moyens de connaissance qui impliquent chacun un effort personnel :
👂 श्रुति, śruti, littéralement « ce qui est entendu ». C’est l’enseignement de l’identité de notre véritable nature et de celle de l’univers ; dans notre cas, par le biais de la lecture du texte de la Bhagavad-gītā.
🧐 युक्ति, yukti, le raisonnement : par la réflexion, nous cherchons à voir dans quelle mesure cet enseignement peut être rationnel et convaincant.
Comme nous le verrons dans Tattvabodha, notre véritable nature est plus subtile que l’intellect. Ainsi, pour le védanta comme pour toutes les sciences humaines, le cheminement logique ne nous permet pas de parvenir à une conclusion définitive, mais seulement de vérifier que notre hypothèse, l’enseignement la श्रुति, śruti sur l’existence et la nature de la réalité, est valide d’un point de vue logique.
Toutes les affirmations peuvent être remises en question et les doutes qui émergent ce faisant sont les signes d’un véritable travail de réflexion.🧘 अनुभूति, anubhūti, l’expérience directe : la réalité sensible corrobore la श्रुति, śruti et la युक्ति, yukti, l’enseignement et le raisonnement.
Le sujet du védanta étant très subtil, les sens et l’intellect ne parviennent pas à vérifier ses hypothèses – si c’était le cas, cette philosophie n’aurait pas de raison d’être.
Le terme « expérience » fait donc référence ici à une connaissance directe, immédiate, une intuition pourrait-on dire. Les pratiques de contemplation et de méditation peuvent nous aider à l’affiner, mais elle a surtout vocation à devenir partie intégrante de notre rapport au monde.
La semaine dernière, nous nous sommes appuyées sur ces trois piliers du cheminement védantique pour approfondir le verset 2.16 de la Bhagavad-gītā :
👂 श्रुति, śruti, l’enseignement :
nāsato vidyate bhāvo nābhāvo vidyate sataḥ,
ubhayorapi dṛṣṭo’ntastvanayostattvadarśibhiḥ
Le réel ne perd jamais de sa réalité ; l’irréel ne devient jamais existant.
Les personnes qui voient les choses telles qu’elles sont font cette distinction entre les deux [le réel et l’irréel].
🧐 युक्ति, yukti, le raisonnement :
Un objet qui aurait comme propriété fondamentale l’existence serait éternel. Un tel objet existe-t-il ?
Nous avons constaté une différence de « statut ontologique » (pour reprendre les mots de la philosophie occidentale) au sein même de notre expérience du monde : certes, les objets que nous percevons sont transitoires, mais parallèlement, ils manifestent la propriété d’existence.
Cette existence est ininterrompue, car il n’y a pas d’absence d’existence, et homogène, car l’existence est la même dans tous les objets, mais elle n’est propre à aucun objet spécifique, puisque nos expériences évoluent en permanence.
La seule constante dans notre expérience, même en l’absence d’objets (par exemple dans le sommeil profond), est la conscience que nous en avons. Nous pouvons en inférer que l’existence (et la conscience) sont notre nature réelle, सत् ou sat.
Comme les expériences sont transitoires, l’existence ne peut pas être leur nature de manière vérifiable. Les objets sont donc relatifs, मिथ्या ou mithyā.
🧘 अनुभूति, anubhūti, l’expérience directe :
Les concepts de non existence du monde et d’existence absolue du sujet vont à l’encontre de tout ce que nous savons et généralement de ce sur quoi nous avons construit notre rapport au monde et notre conception de nous-mêmes.
Mais peut-être notre expérience du monde n’est-elle pas aussi tranchée que ce que nous pensions. Peut-être pouvons-nous vérifier par nous-mêmes que l’existence est la véritable nature du sujet ?
Quelques pistes de réflexion à contempler…
→ « L’existence est en dehors du temps et de l’espace » : pour le sujet, tout se passe toujours ici et maintenant. Même la moindre pensée – concernât-elle un lieu et une époque reculés – se produit pour nous ici et maintenant.
→ « Les objets empruntent leur existence au sujet » : lorsque nous ne faisons pas l’expérience d’un concept, il n’existe pas ; inversement, lorsque nous y pensons, il existe.
De ce même point de vue purement subjectif, peut-on dire que les personnes et objets existent lorsque nous n’en avons pas conscience, lorsque nous n’en faisons pas l’expérience ?
→ « L’existence est ma véritable nature » : notre vécu est celui d’un flux d’expériences ininterrompu, chacune manifestant sous une forme ou une autre le principe de l’existence. Cette existence ininterrompue ne dépend pas d’un objet donné. Quand il n’y a pas d’objet (dans le sommeil profond), faisons-nous l’expérience de l’absence, ou l’absence d’expérience ?
Je vous invite à compléter avec vos propres expériences.
Conclusion :
Dans le contexte de la Gītā, cet enseignement indique à Arjuna qu’il n’a pas à craindre la disparition des membres de sa famille, car la forme qu’ils revêtent à ce moment n’est qu’une illusion qui voile leur essence intemporelle.
De manière plus vaste, les expériences se manifestant en chacun·e d’entre nous. Dès lors, nous pouvons affirmer « je ne suis pas fondamentalement sujet·te à la transformation, l’altération, la destruction ».
Nous pouvons en tirer du courage pour mieux faire face aux défis du quotidien.
Pour ce faire, les pratiques de présence à soi, notamment par le biais des ressentis corporels et l’absence de jugement sur notre expérience physique ou nos pensées peuvent nous être d’un grand soutien.
Je vous invite à relire et à réfléchir au chapitre 2, vers 16 et suivants, à mener vos réflexions et à m’envoyer par e-mail vos questions éventuelles.
Après-midi méditation, yoga et védanta le samedi 6 novembre
Principalement pour les personnes qui ne suivent pas encore les cours de védanta ou qui souhaitent découvrir le yoga chorégraphié avec Sophie Kusnierz et la méditation pleine conscience avec Soufien Riabi, nous proposons une séance de 16h à 18h30 samedi 6 novembre à l’ADRA, au 6 place du Nombre d’or à Antigone.
Cliquez ici pour plus d’informations :)
Informations pratiques
Les cours du samedi ont lieu de 11 h à 12 h à l’ADRA au 134 rue de Thèbes, sur la droite en allant de la Place du Nombre d’or à la Place du Millénaire à Antigone.
Les cours du lundi se déroulent de 16 h à 17 h chez les Amoureux de Candolle, 19 rue Lallemand dans l’Écusson.
Dans cette salle, des chaises et des coussins sont disponibles pour s’assoir confortablement, mais il n’y a pas de tables. Prévoyez donc du matériel adapté pour prendre éventuellement des notes.
Conseils
Veillez à arriver suffisamment en avance pour avoir le temps de vous installer sereinement.
Apportez votre Bhagavad Gītā et ce dont vous aurez besoin pour prendre des notes, si vous avez envie de prendre des notes (attention, pas de tables le lundi).
L’entrée est libre. Si vous souhaitez faire un don à la fin du cours, veillez à apporter des espèces.
Et si vous ne pouvez pas attendre, n’hésitez pas à explorer la présence en ligne de Bhūgītā :
À très vite :)
Sophie
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