🎁 La complétude ? Un bien grand mot...
Joyeuses fêtes !
Ah, vous m'avez manqué·e·s 🧡
...
Je parle de manque, mais pourtant, traditionnellement, la période des fêtes est riche en contacts sociaux et en biens matériels, en nourritures (et autres substances) abondantes et censément réconfortantes ; un moment où l'on abandonne nos éventuelles velléités d'austérité pour profiter ensemble de ce que la vie a de meilleur.
Pour vous, quels sont les réels objectifs de ces célébrations ? Quels sont vos besoins et aspirations à ce moment de l'année ? Est-ce que les moyens mis en œuvre y répondent ?
Ressentez-vous effectivement de la satisfaction ? Pourquoi ?
Qu'en pensez-vous ?
Sache faire la part des choses, ô {{first_name}}
Nous l'avons vu au verset 45 du chapitre 2 de la Bhagavad-gītā :
त्रैगुण्यविषया वेदाः, traiguṇya-viṣayā vedāḥ – les moyens mis en œuvre pour satisfaire nos besoins et désirs sont matériels, composés des trois guṇas (actions, rituels). D'ailleurs, la satisfaction de nos besoins et, dans une certaine mesure aussi, de nos désirs, est nécessaire. Mais :
निस्त्रैगुण्यो भवार्जुन, nitraiguṇyo bhava-arjuna – notre véritable nature est au-delà de ce champ d'expérience composé des trois guṇas et donc constamment soumis au changement.
Dès lors, comment nos actions et expériences dans le monde pourraient-elles avoir un véritable impact sur ce que nous sommes réellement ? Les moyens matériels mobilisés pour atteindre la complétude dont nous sommes assoiffé·e·s sont entièrement impuissants à nous la donner – et rien ne peut nous dépouiller de la plénitude absolue qui est notre essence (comme on le verra au verset 2.46).
Peut-être nos actions et expériences sont-elles importantes parce qu'elles affectent notre capacité à reconnaître notre identité inaliénable ? Effectivement :
निर्द्वन्द्वः, nirdvandvaḥ – nous sommes libres des paires d'opposés : ne perdons pas de temps à optimiser les moindres détails de nos existences à tout jamais gouvernées par les contraires chaud-froid, plaisir-douleur, etc., mais consacrons-nous plutôt à la contemplation de notre essence omniprésente, l’être que rien n'affecte.
Cela demande un certain effort, certes :
नित्यसत्त्वस्थः, nityasattvasthaḥ – toujours avec la connaissance, l'équilibre et l'harmonie comme fondation ; à tout moment, notre souveraineté, notre émancipation personnelle est notre objectif et toutes nos activités et expériences nous amènent à tendre vers ce but. Quand bien même nous semblons sous l'emprise de l'inertie (pendant le sommeil) ou l'agitation (dans l'action), nos activités restent subordonnées à la recherche de liberté totale qui donne à notre vie tout son sens.
Un sens fort éloigné des préoccupations matérialistes :
निर्योगक्षेमः, niryogakṣemaḥ – libre des pulsions d'acquisition et de préservation : pour redécouvrir et contempler notre véritable nature, il faut une certaine disponibilité mentale, incompatible avec les incessants soucis inhérents au toujours-plus.
Mais surtout, l'ensemble de la création est comprise dans l'être absolu qui est notre véritable identité : en nous, l'univers entier est contenu. Quelle acquisition et quelle préservation pour nous en qui, à chaque instant, des mondes émergent et disparaissent ?
Garder cette perspective, c'est un des défis à relever pour soutenir notre élan spirituel ; un défi exigeant, car nous devons être :
आत्मवान्, ātmavān – attentives et attentifs ; la vigilance est la clef, car tout moment de négligence se paie au prix fort. Ici, il est question, certes, de maîtrise de soi, mais, à un niveau plus subtil, de présence à soi à l'instant présent.
Fermement enraciné·e·s dans notre véritable nature, nous sommes sans effort निस्त्रैगुण्य निर्द्वन्द्व नित्यसत्त्वस्थ निर्योगक्षेमः, nitraiguṇya nirdvandva nityasattvastha niryogakṣemaḥ, libres du monde et des paires d'opposés, établi·e·s dans l'équilibre et délivré·e·s des pulsions d'acquisition et de préservation. Dans la présence à nous-mêmes, nous redécouvrons l'éternité immuable et la complétude libre de toute contrainte, la liberté inconditionnelle qui est la seule réalité.
Nous ouvrirons les premiers ateliers de l'année avec vos réflexions sur le contenu des versets précédents et de cette lettre. Je vous invite donc, si vous le voulez bien, à faire un peu d'introspection et à relire le chapitre 2, et pourquoi pas quelques unes de ces lettres envoyées depuis le début de l'année.
Informations pratiques
Bhagavad-gītā
Dès ce dimanche 2 janvier 2022, les ateliers du samedi sont déplacés au dimanche, même horaire, même lieu : 11h à 12h à l’ADRA au 134 rue de Thèbes, sur la droite en allant de la Place du Nombre d’or à la Place du Millénaire à Antigone.
Les cours du lundi se poursuivent de 16h à 17h chez les Amoureux de Candolle, 19 rue Lallemand dans l’Écusson, près du Jardin des plantes.
⚠️ Exceptionnellement, l'atelier de lundi 17 janvier devra être déplacé – nous trouverons ensemble un créneau adéquat. Mille excuses et merci d'avance pour votre compréhension🙏
Tattvabodha
En janvier, nous commençons l'étude de Tattvabodha !
Nous avons déjà un créneau le lundi de 11h à 12h au Centre Prasada, 112 rue du Pont Juvénal, près de la piscine olympique. Une réunion d'information s'y tiendra le lundi 10 janvier pour les personnes intéressées, puis les cours en bonne et due forme débuteront le lundi 24 janvier.
Deux autres créneaux seront ouverts, en distanciel et en présentiel, en fin de journée le mardi, le mercredi et/ou le vendredi et/ou pendant le week-end. Intéressé·e ? Alors répondez à cet e-mail en indiquant vos disponibilités !
Conseils
Veillez à arriver 5 à 10 minutes avant le début du cours.
Apportez votre Bhagavad-gītā et ce dont vous aurez besoin pour prendre des notes, si vous avez envie de prendre des notes (attention, pas de tables le lundi).
L’entrée est libre. Si vous souhaitez faire un don à la fin du cours, veillez à apporter des espèces.
À très vite :)
Sophie