ॐ Que faut-il faire pour être libéré·e ? (Attention, question piège)
Par quelle action, quelles pratiques, quelles pensées puis-je me libérer ? Quel état dois-je atteindre ?
Oṃ!
C'est l'histoire d'un petit groupe de personnes sur la voie spirituelle rassemblées autour d'un maître dans les montagnes de l'Himalaya indien. À ce maître, l'une des pratiquantes demanda :
– Ô maître, que dois-je faire pour être libérée ?
Le maître, serein, lui répondit :
– Rien. Tu n’as rien à faire.
Le cœur léger et content, la jeune yogini s’en alla partager cette heureuse nouvelle avec ses compagnes et compagnons de route.
Lorsque cette histoire me fut rapportée, on m'expliqua que le destin de cette personne (connu du guru par des moyens mystérieux) allait spontanément connaître un éveil total.
Quelle chance ! Là où certain·e·s abandonnent famille et patrie pour se consacrer corps et âme à d’âpres austérités pendant de longues années, dans des conditions précaires et pour un résultat parfois limité, une autre allait atteindre la réalisation en toute simplicité, sans la moindre discipline ni pratique spirituelle.
Mais avait-on bien compris les mots du sage ?
Lorsque nous nous présentons devant un·e médecin avec une question, iel nous donne une réponse d’ordre médical. Lorsque nous allons voir un·e poète·sse, nous recevons une réponse poétique. Et lorsque nous présentons nos questions à un maître spirituel, sa réponse est un enseignement d’ordre spirituel.
Dans ce cas, si une autre personne avait posé la même question à ce maître, il y a fort à parier que la réponse aurait été la même. Car la réponse à la question « que dois-je faire pour être libéré·e ? » est universelle.
À la lumière des enseignements de la Bhagavad-gītā, nous comprenons que le soi éternel, existant de manière absolue, omniprésent, imperceptible, libre de toute action et modification n’est pas une chose ni un état qui s’obtient.
Dans la réponse « tu n’as rien à faire », le mot-clef n'est pas rien, mais faire.
Il n'est pas nécessaire de devenir ce que nous sommes déjà. Rien de ce que nous pouvons penser ou faire n'a le pouvoir de changer la nature du monde ni de notre être – une nature que les écritures décrivent comme existence absolue, conscience parfaite et félicité infinie.
C'est pourquoi nous parlons d'illusion lorsque nous décrivons ce monde dans lequel il est difficile de déceler une vérité, ce monde qui engendre, entre autres, doutes et souffrances, ce monde où tout semble limité.
Et c'est également la raison pour laquelle, dès lors que nous nous approprions des épithètes comme triste ou fatigué·e, nous pouvons dire que nous sommes dans l'ignorance de notre véritable nature.
Suffit-il pour autant d'entendre que nous ne sommes pas limité·e·s par un corps et un mental illusoires pour que cela devienne vrai pour nous ?
Est-ce que cela signifie qu'il faudrait cesser d'utiliser ce corps et ce mental pour limiter notre identification et redécouvrir notre liberté innée ?
Ce sont des sujets que nous aborderons dans ce chapitre.
Lors de notre prochaine séance, nous évoquerons donc la question du renoncement et continuerons de réfléchir à la notion de नैष्कर्म्य, naiṣkarmya, la non-action, avec le verset 4 du chapitre 3 de la Bhagavad-gītā. Śrī Kṛṣṇa analysera ensuite pour nous la nature de l'action au cours de ce chapitre.
Au passage, si vous songez à vous procurer un exemplaire de la Bhagavad-gītā, la version commentée par Swami Chinmayananda, publiée aux éditions Trédaniel, est de nouveau disponible au format poche en librairie (plus d'informations ici).
Bhūgītā sur YouTube
L'enregistrement audio de la séance du lundi 21 mars est disponible sur la chaîne YouTube de Bhūgītā uniquement accessible en cliquant sur l'image ci-dessus et via ce lien.
Informations pratiques
Retrouvez tous les lieux et horaires des cours sur cette page.
Conseils
Veillez à arriver 5 à 10 minutes avant le début.
Apportez votre livre, les supports de cours et ce dont vous aurez besoin pour prendre des notes, si vous avez envie de prendre des notes.
À très vite :)
Sophie