La réalisation du Soi, mythe ou réalité ?
Les grands saints comme le Bouddha et le Christ sont si lointains qu'on peine à démêler le réel du mythe. On serait tenté de mettre sur le compte de la légende les témoignages qui sont parvenus jusqu'à nous...
Pourtant, plus proches, d'autres figures représentent l'accomplissement le plus abouti. L'une des plus marquantes est le sage tamoul Shri Ramana Maharshi (1879-1950), qui enseignait surtout par sa présence silencieuse.
Quel fut son parcours ?
Son expérience peut-elle nous intéresser ?
C'est pour commencer à répondre à ces questions que nous avons réalisé cette vidéo :
Beaucoup a été écrit sur Shri Ramana Maharshi, et ses rares propos ont été rapportés par de multiples témoins.
Mais de sa plume, deux textes nous sont parvenus : Upadeśa sāra, L'essence de l'enseignement, et Saddarśanam, La vision de la réalité.
À travers l'étude de ces texte, nous pouvons découvrir comment le témoignage de cet autodidacte se fait l'écho des mantras védiques pour aborder nos questions les plus fondamentales.
🔥 Séances d'information sur L'essence de l'enseignement de Shri Ramana Maharshi :
lundi 12 septembre à 14h30 dans l'Écusson, chez les Amoureux de Candolle au 19 rue Lallemand à Montpellier
mardi 13 septembre à 18h30 aux Beaux-Arts chez Yogahimsa au 22 rue Saint-Léon à Montpellier
vendredi 16 septembre à 19h30 sur Zoom (ID de réunion : 884 6499 4407, code secret : 187535)
En parlant de mantras védiques...
On appelle « cinquième Véda » le corpus de textes qui permet de comprendre aujourd'hui l'enseignement védique – et qui inclut le Mahābhārata, au cœur duquel on retrouve... la Bhagavad-gītā. Ce texte a donc le statut d'upaniṣad, c'est-à-dire qu'il nous invite à réfléchir sur la nature de la réalité et de notre expérience humaine.
Nous reprenons notre étude au verset 29 du chapitre 3. La personne qui, comme nous l'expliquions précédemment, sait qu'elle n'agit ni ne subit jamais vraiment car sa personne n'a pas de réalité objective, ne doit pas pour autant dissuader les ignorant·e·s d'agir.
En d'autres termes, le/la sage incite les autres à l'action, pour leur propre bien, car l'action prépare à la connaissance du Soi. L'inaction au contraire représente un obstacle, voire un danger pour la société, par exemple lorsque des personnes mal préparées renoncent au monde : elles restent tourmentées par des désirs qui les poussent à transgresser leurs vœux, voire parfois les lois de la société...
C'est pourquoi Śrī Kṛṣṇa incite Arjuna, dans le verset 30, à abandonner inlassablement toutes ses actions en lui, avec confiance, et, sans attentes ni possessivité, à combattre libre de toute passion (sans souffrance).
Dans ce verset, Śrī Kṛṣṇa parle à la première personne – lui abandonner toutes les actions signifie offrir ses action (et leurs fruits) à l'univers, gardant à l'esprit que notre corps et notre mental sont avant tout des émanations de la totalité de la réalité manifestée et ne nous appartiennent pas vraiment... Avec cette vision de soi, quelle attachement peut-il donc y avoir ?
Ou bien, le « je » de Śrī Kṛṣṇa se réfère tout simplement au « je » universel, la conscience qui illumine les expériences de tous les êtres. Dans ce cas, l'action est ravalée au rang d'illusion, et le détachement est parfait.
Śrī Kṛṣṇa poursuit au verset 31 en expliquant que les personnes qui suivent cette voie sont libérées de tous les karmas – libérées de toutes les actions et leurs conséquences, libérées des lois de l'univers. C'est le pouvoir rédempteur de l'action désintéressée : dans un premier temps, elle nous permet d'agir et de recevoir avec humilité et détachement ; mais surtout, elle nous prépare à la connaissance, qui à son tour nous révèle à nous-mêmes dans toute la splendeur de notre véritable nature immaculée.
Au verset 32, nous apprenons que les personnes qui s'accrochent à l'action (non désintéressée), voire dénigrent l'action désintéressée, courent à leur perte : leurs attachements devenant de plus en plus puissants, elles sont d'autant plus vulnérables à la frustration, la peur de la perte, la cupidité, etc.
Et cela n'est pas si étonnant car, comme l'évoque le verset 33, chaque être, même sage, agit conformément à sa nature et la contrainte n'y change pas grand chose – le lion ne devient pas végétarien et la vache ne se met pas à la chasse. Ce qui est sous-entendu ici, c'est que l'action est inévitable pour l'être humain ; et notre marge de manœuvre est faible quant au choix des actions sur lesquelles nous sommes porté·e·s par nos habitudes inconscientes.
Si nous n'avons pas vraiment le choix de nos actions, nous avons la liberté de transformer notre attitude dans l'action – par le désintéressement, nous pouvons nous élever spirituellement sans contrarier la nature qui s'exprime à travers le corps et le mental auxquels nous nous identifions.
Est-ce que le refus de l'inaction signifie pour autant que nous pouvons nous laisser gouverner par nos pulsions, au prétexte qu'il est impossible de contrarier notre nature ?
Vous vous doutez que non – nous évoquerons la prochaine fois avec le verset 34 et le très célèbre verset 35 l'attitude juste vis-a-vis des attirances et répulsions, et, surtout, de notre dharma.
Les ateliers
Rencontres hebdomadaires autour de la Bhagavad-gītā :
jeudi à 18h30 aux Beaux-Arts chez Yogahimsa au 22 rue Saint-Léon à Montpellier
dimanche à 18h30 sur Zoom (ID de réunion : 896 0916 0032, code secret : 972280)
Séances d'information sur L'essence de l'enseignement de Shri Ramana Maharshi :
lundi 12 septembre à 14h30 dans l'Écusson, chez les Amoureux de Candolle au 19 rue Lallemand à Montpellier
mardi 13 septembre à 18h30 aux Beaux-Arts chez Yogahimsa au 22 rue Saint-Léon à Montpellier
vendredi 16 septembre à 19h30 sur Zoom (ID de réunion : 884 6499 4407, code secret : 187535)
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Et pour nous contacter, il suffit de répondre à cet e-mail.
À très vite :)
Sophie